Note : Grrrrrrrrr
L'histoire
Tous les enfants grandissent, sauf un. Une famille édouardienne bourgeoise vit en essayant de maîtriser ses rêves dans une société rigide et étriquée aux codes complexes. Malgré tout, les enfants sont encouragés à jouer aux indiens, à se raconter des histoires horribles de pirates et à écouter sagement leur nounou qui est... un brave Saint-Bernard nommé Nana. Malheureusement, arrive un jour ce qui doit arriver, Tante Millicent en visite perçoit sur le visage de Wendy, l'aînée des trois enfants, le stigmate d'un baiser caché qui fait d'elle une presque femme. Dans ce but, Tante Millicent souhaite que les Darling commencent à fréquenter le monde afin d'un jour permettre à leur fille de faire un bon mariage. Cette même nuit, Wendy est réveillée par les sanglots d'un garçon. Il se nomme Peter et a un gros problème, il n'arrive pas à recoller son ombre. Le jeune garçon va demander à Wendy de le suivre au pays imaginaire. Il venait espionner à la fenêtre de la jeune fille tous les soirs afin d'écouter les histoires qu'elle avait talent à raconter. Wendy fuit avec ses frères John et Michael et l'ours en peluche de ce dernier. Malheureusement la jalousie de la Fée Clochette amoureuse de Peter va mettre en danger Wendy. Le Capitaine Crochet rêvant de tuer celui qui a donné sa main en pâture à un crocodile va peut-être enfin avoir les moyens techniques de se venger.
Mon avis
"All children, except one, grow up" c'est à mon avis une des plus belles phrases-seuil de roman qu'il puisse être, je dois avouer ma préférence pour sa traduction française "Tous les enfants grandissent, sauf un." qui créé plus d'attente et de curiosité pour le lecteur. Il existe beaucoup de beaux incipits mais celui-là fait partie de mon palmarès. Il existe de nombreuses versions filmiques de Peter Pan et j'ai pu constater que bien souvent un bon Peter Pan est un film qui intègre cette phrase. C'est aussi imparable que "Il était une fois" tout de suite une foule de questions se posent et nous voilà immédiatement scotché à l'oeuvre. Je suis extrêmement tatillonne sur cette oeuvre car tout est parfait dans ce texte de Barrie alors j'ai des frissons de rage en général quand on se permet de rajouter des éléments de la propre invention des réalisateurs même si je sais que cela fait partie du phénomène de perpétuation d'un mythe, l'ajout de matière issue de l'inconscient collectif. Bref, j'ai eu peur quand j'ai appris qu'il y aurait une tante Millicent, qu'il y aurait des modifications sur l'importance de certains personnages et autres distorsions de scénario. J'ai eu tort d'avoir peur je dois bien l'avouer. Même si je ne trouve pas Jeremy Sumpter très fin dans sa prestation en tout cas pas du tout au niveau de la qualité de jeu de Rachel Hurd-Wood, j'ai adoré trois acteurs : Jason Isaacs, évidemment qui offre une magnifique double interprétation du père et de Crochet et de ses yeux bleus myosotis... hum, pardon. Je l'avais déjà admiré dans son second rôle dans The Patriot, il avait légèrement racheté l'horrible navet Armageddon, avait participé au très bon casting d'un film très moyen Coeur de Dragon et et et a pimenté avec brio le fabuleux casting de méchants de Harry Potter. Il est très bon en méchant, voir même excellent et les réalisateurs ne s'y trompent pas pourtant les rôles de gentil ne sont pas légion, pourtant son interprétation de père est talentueuse, il entre en tout cas dans les acteurs de "mon film idéal". Richard Briers qui joue le rôle de Mouche était fabuleux, et je viens de me rendre compte que je l'avais déjà admiré et adulé dans le rôle de Polonius dans l'Incroyable Hamlet de Kenneth Branagh qu'il faut voir une fois dans sa vie avant de mourir et aussi dans le Frankenstein de Branagh et dans Beaucoup de bruit pour rien de Branagh et dans Peter's friends de Branagh et dans Henry V de Branagh... bref dans tous les merveilleux films de Kenneth. Cet acteur a un talent incroyable et un sens du rythme qui fait fonctionner n'importe laquelle de ses pitreries, j'ai toujours pensé que le rôle de Mouche était un des deux plus beaux rôles de Peter Pan avec celui de Crochet. Arrive mon troisième coup de coeur qui m'étonne : Lynn Redgrave, LA Tante Millicent, que j'ai trouvée formidable, rappelons que ce personnage n'existe pas chez Barrie mais quel ajout fabuleux et pertinent. Elle incarne à la fois les adultes et est elle même un syndrome de Peter Pan ambulant, vieille fille se réfugiant dans les romans et désespérément romantique, bref très beau rôle. J'ajouterai deux rôles de gamin qui m'ont bien plu Lily la Tigresse Carsen Gray qui a vraiment donné une très bonne interprétation d'indienne, elle fait passer les garçons au second rang lorsqu'il y a des scènes avec les "Darling" d'ailleurs elle est très crédible lorsqu'elle injurie Crochet et le petit Theodore Chester qui joue à la perfection et c'est lui qui joue le plus juste de tous les acteurs du film malgré les trois malheureuses phrases qu'il a à dire. Ce qui m'amène aux points négatifs, les enfants perdus étaient un peu perdus dans leurs apparitions, en effet, P.J. Hogan a choisi de montrer Pan en quasi permanence mais je dois avouer que dans un film comme celui-ci il y avait un peu de place encore pour montrer les scènes de bateau avec les pirates que l'on ne voit pas beaucoup non plus et mettre en valeur les acteurs, j'aurais bien voulu par exemple voir Plat de nouilles faire un travail à bord avec ses mains recousues à l'envers. Bref les seconds rôles étaient très, trop, seconds. Ensuite James Newton Howard a du être atteint d'un rhume de cerveau purulent, lui qui passe pour un grand compositeur a fait du banal voir même du très classique sur la musique d'illustration du film, alors que ce n'est pas rien d'illustrer sonorement un film. Là, j'ai eu l'impression que le type était barbé de faire son job. J'ai été surprise quand j'ai vu son nom sur la manchette du DVD, bon sang, c'est également de lui que je disais le plus grand bien pour la B.O. du Darknight qui était un petit bijou de créativité musicale. Bon, on va dire qu'on ne peut pas toujours être au top, dommage pour le coup que cela tombe sur Peter Pan. Quelques plans m'ont chagrinés mais c'est subjectif de ma part et plus lié à ma lecture de Barrie. Je déplore tout de même le choix de ce jeune acteur, d'autres ados du cinéma avaient un jeu plus fin que lui. Mais bon, du moment que Jason Isaacs était là je ne dirais rien. Ah si, j'étais très heureuse que ce soit Ludivine Sanier qui fasse la fée Clochette mais je trouve que la fée était mal exploitée dans le film et le passage où Clochette se fait passer pour un ange et devient soudain un démon est une accumulation stylistique de la part du réalisateur, ce qui contribue à m'énerver, faire des effets spéciaux pour faire des effets spéciaux n'est pas franchement folichonne comme façon de faire. Dernier point un peu plus de finesse supplémentaire aurait pu être ajoutée au film qui prend des tournures de film "à l'américaine" parfois c'est dommage.
Dernier point, certains livres me marquent les livres de Théophile Gautier (tous, eh oui), La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils, les livres de Henry James, Alice au pays des merveilles, Le Petit Chaperon Rouge, Le Roi des pirates de Daniel Defoe, La boîte en os d'Antoinette Peské, les Sherlock Holmes d'Arthur Conan Doyle, les Arsène Lupin de Maurice Leblanc, L'île au trésor de Stevenson, L'île des Perroquets de Robert Margerit, les romans de Jane Austen (tous) et Peter Pan. Ces livres sont mes bibles personnelles, ils m'ont permis étrangement de me construire à différents moment de ma vie et j'ai donc mal aux pages quand on en fait une mauvaise adaptation.
Et une photo des deux meilleurs acteurs du film réunis, une !
Le Mot du Capitaine Glouglou "Peter Pan ? Celui qui est mort à la chasse l'année dernière ?"
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