Où l'on apprend qu'expliquer l'humour n'est pas drôle
L'histoire
Le Phantom est le nom du plus grand cambrioleur qui sévit dans l'entourage des riches de ce monde. Jacques Clouseau est le nom du plus célèbre inspecteur français. Ce dernier est comandité pour retrouver le mystérieux et insaisissable cambrioleur.
Mon avis
Un de mes films cultes. Bien entendu tout n'est pas cohérent dans le scénario mais est-ce que le scénario est si important ? Le minutage des gags de Clouseau est net et précis, tout ce met en place sous les yeux du spectateurs, on a beau savoir ce qui va se passer on est surpris quoi qu'il arrive. La nonchalance feinte de Peter Sellers et le naturel de ses chutes recèle quelque chose d'incroyable on a l'impression non pas de voir un comédien être mis en scène mais de voir bel et bien Monsieur Clouseau aller et venir dans un film. Sellers n'est pas lui même, il est Clouseau. Le contraste est frappant lorsque David Niven entre en piste, charismatique, élégant, mais on voit l'acteur sous le costume, les poses qu'il prend, l'aspect classique de son jeu ne l'empêche absolument pas d'être un excellent acteur (un de mes préférés également) mais un mauvais comique ; en revanche, Peter Sellers fait rire avec des gags cousus de fil blanc car les situations lui sont naturelles. Si on voit dans un film quelqu'un marcher, glisser sur une peau de banane et tomber, la scène a peu de chance de nous faire rire car elle ne recèle rien de dramatique. Si on voit dans une vidéo style vidéo gag un homme avec un attaché case le front soucieux tout à ses problèmes de bureau, en bref, appartenant au commun des mortels, marcher, glisser et tomber tout devient drôle. Peter Sellers est drôle car il est vrai. La scène du début lorsque Clouseau apparait dans son bureau parisien d'inspecteur de police est foncièrement drôle et marche toujours car la tension dramatique est palpable, l'enquêteur au visage grave présent debout et raide comme la justice s'apprêtant à se faire passer un savon, Clouseau furieux et fiévreux dans son costume gris et impeccable, sentant le poids de ses responsabilités peser sur ses épaules tout nous pousse à juger cette situation importante et lourde de sens social et dramatique, marquant davantage sa rage Clouseau fait tourner un globe terrestre à sa porter et commence à parler fortement à son agent, soudain tout s'écroule, Clouseau tombe. La rupture de tension dramatique est consommée. Le génie de Blake Edwards est de donner champ libre à Peter Sellers et de ne rien rajouter, d'opérer à un minimalisme du rire qui fait que la sauce prend, l'agent présent dans le bureau n'a pas de réaction particulière, pas de rires en boîte, ni de musique d'illustration tout repose sur Peter Sellers et tout fonctionne. C'est d'ailleurs pour cela que ce second rôle a eu autant de succès, eh oui, second rôle, au départ l'inspecteur Clouseau ne devait pas connaître de deuxième volet, le héros principal étant David Niven. Le casting est d'ailleurs assez incroyable, Claudia Cardinale, Robert Wagner, Capucine, Henri Mancini pour cette musique cultissime, Yves Saint Laurent en guise de costumier ... la modernité du film est à son comble, le cadre extravagant de la Jet set. La question qui me turlupine est tout de même est-ce que Peter Sellers est drôle parce qu'il ne l'est pas dans la vie ? En effet, j'ai plus tendance à rire des bêtises des gens qui ne sont pas comiques qu'inversement. Je pense que c'est un sujet qui ne mérite pas d'être fouillé, comme tous les acteurs que j'aime bien, je suis toujours déçue par la réalité. Bref, le film est tout de même à voir et à revoir.
Le mot du Capitaine Glouglou :
"Des cochonneries les panthères moi je vous le dis... un soir j'ai vu une panthère rose... ouai... deux heures après j'étais aux urgences... delirium tremens"
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