lundi 11 juillet 2011

R TEN J.- A mort l'innocent !, Arthur Ténor, Ed. Oskar, 2011


Note : Grr

L'histoire
Un instituteur durant les années 60 est accusé à tort de pédophilie et de meurtre.

Mon avis
Le sujet se veut éducatif. Il joue sur les sentiments du lecteurs et il n'y a pas à dire la corde sensible vibre car nous sommes tous ulcérés par ce qui se produit.  Mais il y a quelque chose qui me gène, la fiction est très mélangée à la réalité ainsi en fin de roman jeunesse on trouve un entretien avec une des présumées coupables d'Outreau. J'ai bien aimé cette partie mais du coup, cet entretien ne s'adresse plus à la tranche d'âge visée par le livre. Une sorte d'amalgame plane et j'en suis gênée, j'aurais préféré avoir d'un côté un roman et d'un autre un documentaire sur cette triste affaire. 
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2 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour cette chronique que j'ai lu avec intérêt. J'interviens, juste sur un point de détail de votre commentaire, et pour débattre un peu. Mon souhait, en donnant à lire le témoignage de Karine Duchochois, acquittée de l'affaire d'Outreau, était de montrer au lecteur que la fiction rejoint parfois le réel au-delà de l'imaginable, et qu'il n'y a pas forcément d'exagérations ou " d'inventions ". Confronter en somme " ma " réalité de romancier à " la " réalité de notre société. En lisant votre point de vue, je m'interroge : pourquoi l'entretien de Mme Duchochois ne s'adresserait-t-il pas au lecteur jeune qui aurait lu le roman ? Faudrait-il s'interdire de confronter fiction et réalité ? j'ai souvent entendu dire, et de la part de jeunes lecteurs, combien cela avait au contraire enrichi leur réflexion sur le sujet. Mais bon, ce n'est qu'un détail. L'essentiel est que ce roman touche et suscite la réflexion sur ses propres comportements au quotidien, et aussi sur la méfiance qu'il faut s'obliger à entretenir sur les on-dit et les condamnations à l'emporte-pièce, avant jugement. Merci encore et continuez à donner votre point vu ainsi sur les livres que vous lisez, c'est aussi le but de la littérature.
    Arthur Ténor

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  2. Merci beaucoup tout d'abord pour votre intérêt et votre réponse enrichissante.C'est une bonne surprise d'autant que je lis vos livres depuis un certain temps. J'aime les débats c'est ce qui fait avancer le monde ! :o)
    Je parlais de votre livre avec des amis et nous n'étions pas tous d'accord, ce qui est plutôt agréable je dois dire (rien de pire que de faire l'unanimité). Je ne me ferais pas leur relais, ils lisent ce blog comme vous, libre à eux d'intervenir. Quant à moi j'ai aimé d'un côté votre roman que j'aurais tendance à conseiller à partir de 10 ans. Et d'un autre côté j'ai adoré votre entretien avec Mme Duchochois qui s'adresse à mon avis aux ados plus au courant de l'affaire d'Outreau car certaines questions sont soulevées mais non élucidées pour les lecteurs plus jeunes ; il s'est présenté un cas d'un lecteur de 10 ans qui après la lecture de votre roman, m'a posé des questions sur Outreau car il n'avait pas compris de quoi il était question dans l'entretien de fin. C'est formidable car ce livre a ouvert le dialogue pour un enfant très ouvert et prolixe de nature. Je n'ai pas la solution et je me pose la question de savoir si d'autres enfants de cet âge ont compris de quoi il s'agissait, en sachant qu'ils n'ont peut-être pas la possibilité d'en parler autour d'eux. Toujours est-il que votre roman est une bonne base pour ouvrir des débats, il a la sagesse également de ne pas s'adresser aux enfants avec un discours infantilisé. Mais je reste malgré tout sur mon impression que quelque chose manque pour que la synthèse des deux parties soit parfaite. Le débat de la frontière entre la fiction et la réalité est une grande problématique que les professeurs de littérature n'ont pas fini d'explorer. Je renouvelle mes remerciements pour votre participation.

    Bien cordialement,

    Lily

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