mardi 12 octobre 2010

DVD THE A.- The African Queen, John Huston, 1951

Note : Grrrrrrrrrr

L'histoire
Deux anglais, un frère, Samuel, et une sœur, Rose (vieille fille), tous deux missionnaires en Afrique, s'occupent tranquillement d'enseigner la messe à des villageois lorsque l'armée allemande débarque et rase le village. Traumatisé, le révérend Samuel, fait une crise d'apoplexie et meurt laissant sa sœur Rose seule au monde. Cette dernière voit arriver le marchand itinérant, Charlie Allnut, sur son petit bateau l'African Queen. Après avoir enterré le révérend, il veut ramener à la civilisation la vieille fille avec qui il agit en gentleman. Mais à la surprise générale, elle révèle son côté d'aventurière et veut descendre le fleuve jusqu'au lac où se trouve un cuirassé allemand qu'elle souhaite faire sauter au nom de l'Angleterre.

Mon avis
Les dix premières minutes ont failli avoir raison de moi,  j'ai trouvé cela assez long et l'aspect colonialiste assumé, est assez déplaisant je dois dire, cela me rappelle certaines cases de Tintin au Congo. Mais soudain, entre Bogart et Hepburn l'alchimie opère et c'est finalement un film magnifique qui n'a de cesse d'étonner le spectateur. John Huston est très fort pour la césure en tout cas, ceux qui ont vu "la presque fin" du film comprendrons. En plus, l'Afrique devient un personnage en elle même,  tour à tour aidant les héros ou les menaçant. Ce qui est étonnant est de voir Bogart dans "un rôle souriant" c'est assez perturbant même, mais le talent de cet acteur ainsi que celui de Katherine Hepburn éclaire le film et nous fait comprendre la vanité des choses,  nous permet de nous concentrer sur l'essentiel de la nature humaine. Je reviens aux côtés colonialistes dont je parlais plus haut, vu le côté outrancier qui est une réelle caricature du bon anglais voulant inculquer coute que coute la religion a un peuple lui aussi outrageusement croqué, on peut se dire que John Huston nous refait le même coup que dans L'Homme qui voulut être roi (qui figure dans mon top ten des plus beaux films du monde) surtout lorsque l'on sait que Huston était fan de de Kipling qui a lui même montré dans son oeuvre les pires aspects du colonialisme. En fait, c'est surtout un film qui nous parle d'émancipation selon moi. Rosie passe du rang de femme soumise à la piété et à la régence de son frère ainsi qu'à son avis sur sa beauté intrinsèque, au rang de femme libérée qui est capable en bon capitaine de conduire un bateau, de donner des idées lumineuses pour réparer du matériel détérioré, de partir à la guerre pour défendre ses convictions, de devenir belle, tout cela tout en cumulant, les savoirs faire réservés à l'époque aux femmes. C'est en gros un femme complète et parfaite que nous offre à voir Huston. Comme le caractère humain et super-héroïque jusqu'au point de rupture qu'il nous montre dans L'HQVER. En revanche je viens d'apprendre à l'instant que ce film est tiré d'un roman de C.S. Forester... moi qui adore cet écrivain, cela ne m'étonne pas d'aimer à son tour le film qui a été tiré de ses oeuvres.
J'avais déjà vu Huston et Bogart ensemble dans Le Faucon Maltais qui pour l'histoire du film noir est un grand film mais qui, en tant que spectatrice m'a laissée froide bien qu'une fois de plus les femmes jouent le rôle central décisionnaire de l'intrigue.

Le mot du Capitaine Glouglou : 
"Humphrey Bogart ? je l'ai bien connu,  y m'doit cinquante dollars, depuis il se cache... je finirais bien par le retrouver..."
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