dimanche 22 août 2010

823.8 WIL A.- Aphorismes, Oscar Wilde, éd. Mille et une nuits, 2005, paru en 1904

Note : Grrrrrrrr

L'histoire
Une suite d'aphorismes écrits par Wilde et parus en 1904 soit 4 ans après sa mort.

Mon avis
Le principe d'un aphorisme est d'énoncer une sentence d'un grand sens en un minimum de mots. Wilde avait développé ce sens aiguë de l'aphorisme, utilisant à tout bout de champs cette technique littéraire. Il avait pris comme pseudonyme à la fin de sa vie Sebastian Melmoth. Sebatian pour l'oeuvre le Saint Sébastien de Guido qui l'avait ému et Melmoth pour Melmoth ou l'homme errant de Charles Mathurin qui était son grand-oncle. Jeune homme il était amoureux de Florence Balcombe qui finit par épouser Bram Stoker. Je suis toujours étonnée que les personnes que j'aime bien aient toujours fini par graviter dans la même sphère. Wilde, Doyle, Stoker... et tellement d'autres à croire que Londres n'étaient habitée à l'époque que par quinze personnes.

Parmi les perles de ce petit recueil je retiendrais :

Il est absurde de se donner des règles absolues sur ce qu'il faut lire et ce qu'il ne faut pas lire. Plus de la moitié de la culture moderne repose sur ce qu'il ne faut pas lire. (Tiens, voilà une accroche qui irait bien à ce blog non ?)

Il n'existe qu'une certitude définitive sur la nature humaine, elle est changeante.

Aux yeux de quiconque a lu l'Histoire, la désobéissance est la vertu originelle de l'homme. La désobéissance a permis le progrès - la désobéissance et la rébellion.

Recommander aux pauvres d'être économes est à la fois grotesque et insultant. Cela revient à conseiller à un homme qui meurt de faim de manger moins.

C'est une bien triste vérité, mais nous avons perdu la faculté de donner de jolis noms aux choses. Les noms sont tout. Je n'ai aucun grief contre les actions, c'est des mots que je me plains. Ce qui explique pourquoi je déteste le naturalisme vulgaire en littérature. L'homme qui appelle une pelle une pelle devrait être obligé de s'en servir. Il n'est pas capable d'autre chose.

Aujourd'hui tout le monde est intelligent. On ne peut aller quelque part sans rencontrer des gens intelligents. C'est devenu un véritable fléau social.

Nous vivons à une époque où le superflu est notre seule nécessité.

La ponctualité est une voleuse de temps.

Je désapprouve cette manie moderne de transformer sur-le-champ les méchants en bons. Laissez donc les hommes récolter ce qu'ils ont semé.

Une chose dont on ne parle jamais n'a jamais existé. Seule l'expression confère une réalité aux choses.

Dire d'un livre livre qu'il est moral ou immoral n'a pas de sens. Un livre est bien écrit ou mal écrit c'est tout.

S'aimer soi-même est le début d'une vie de passion amoureuse.

Un petit aphorisme en l'honneur de Wilde :
Tous les hommes finissent toujours par mourir de fin.
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