dimanche 9 janvier 2011

DVD BON A.- Le Bon, la brute et le truand, Sergio Leone, 1966

Note : Grrrrrrrrrr

L'histoire
La guerre de Sécession fait rage, au sein de ce climat politique délétère,  des hommes continuent de travailler pour leur propre profit. La brute, Sentenza, cherche à obtenir par tous les moyens le nom de l'endroit où se trouve un trésor de 200 000 dollars en or volé aux sudistes. Son apreté et sa détermination lui feront tuer n'importe qui pour parvenir à ses fins. Le Truand, Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez  dit Tuco, lui, cherche à échapper à la pendaison par tous les moyens et à se venger de ceux qui profitent de lui jusqu'au jour ou sa route croise celle de Blondin alias Le Bon et qu'il est mis au courant de l'existence du trésor sudiste. Le Bon  lui, cherche à faire sa fortune tout en préservant la vie des autres. 

Mon avis
Que ce soit des westerns purs et durs ou des westerns spaghetti voilà le plus grand chef d'oeuvre du film d'aventure à l'américaine qui puisse exister. Je pense très sincèrement que ce film est mon film préféré d'entre tous les films. Le Saint Père du genre qui a inspiré et inspirera les plus grands pour les générations à venir. Le cinéma japonais avoue clairement s'en être inspiré tout comme Kurosawa qui fait apparaître les références à ce film de façon claires. Ce qui est extrêmement drôle puisque c'est Toshirô Mifune (Gagnant du meilleur acteur 2010) star de Kurosawa qui initie l'idée du rôle du Bon pour ce film.
Nous voilà face à un phénomène bien plus qu'à un film, pouvez-vous me citer un autre exemple où les trois têtes d'affiches peuvent être tout aussi charismatiques que Clint Eastwood, Eli Wallach et Lee Van Cleef sans se voler la vedette ? C'est quasiment impossible, pourtant nombreux sont les réalisateurs à avoir essayé y compris dans le désormais très célèbre Ocean's eleven Georges Clooney vole haut la main la vedette aux autres. Alors pourquoi cette synergie ? Et bien tout simplement tout cela est résumé dans le titre (trouvé bien après avoir terminé le scénario), des personnages se retrouvent ensembles lancés vers un même but mais avec des lignes de conduites bien différentes. ce qui est génial est la sémantique que ce film impose aux mots bon, brute et truand, car enfin dans les années de guerre comme dans les années de paix qu'est ce que c'est exactement être bon ? Blondin agit comme un truand quand il livre Tuco aux autorités pour récupérer la prime. Tuco agit comme une brute quand il traîne Blondin dans le désert et Sentenza avec ses bonnes manières peut apparaître comme un bon car il est le seul à avoir un vocabulaire où l'on retrouve le vocabulaire de la bienveillance et de l'angélisme à la différence des deux autres. De plus les trois héros se livrent à une réelle odyssée leur faisant traverser imbécilité politique avec une guerre présentée comme stupide, contrastes géographiques entre désert et rivières et incongruités sociales. Parachevant le scénario en béton armé arrive le sens du rythme qui m'est des plus chers et que je considère comme l'art ultime de tout film. Ne parlons donc que du rythme. Plusieurs versions de ce film existe et je n'ai jamais pu voir que la version courte qui est traditionnellement jouée à la télévision, pourtant il me semble que le rythme est privilégié à l'histoire en effet, il faut attendre environ dix minutes concrètes ( ce qui est assez long) pour avoir les premières paroles du film. Citez moi un film actuel qui se permette de laisser le spectateur dans l'absence de dialogue durant dix minutes ? Vous ne trouvez pas c'est normal personne ne s'est jamais risqué à cela. Ensuite on peut voir clairement que le rythme monte crescendo jusqu'à l'apogée du film et la fameuse scène du cimetière où tout s'emballe et que la caméra tourne sur elle même suivant dans un rythme effréné Tuco courant comme un dératé, heureux de presque atteindre son but dans une fièvre chercheuse absolue. Deuxième élément du rythme qui font de ce film un film exceptionnel, la musique d'Ennio Morricone qui, bien plus que de n'être qu'une illustration musicale devient un véritable quatrième personnage principal comme une sorte de narrateur qui ponctue les choses drôles comme les scènes dramatiques d'un puissant gimmick qui tient en sept temps qui se moque ouvertement des personnages et de leurs actions. De plus ce narrateur musical nous communique sa tristesse comme lorsque l'orchestre de la garnison joue pour couvrir les cris des prisonniers que l'on torture. Vous me direz comment analyser ce film comme cela après tout ce n'est qu'un western spaghetti et je vous répondrai que c'est là où vous vous trompez furieusement. Je rappellerai que Sergio Leone a travaillé avec un des plus grands réalisateurs du monde à savoir William Wyler en tant que réalisateur 2nde équipe sur non moins que le fameux BEN-HUR... oui je sais ça le fait grave. Rappelons à présent que Sergio Leone a réalisé lui même les très glorieux Le Colosse de Rhodes et Sodome et Gomorrhe que tout le monde connait sans jamais avoir pris la curiosité de chercher le nom du réalisateur, faites l'expérience autour de vous. Enfin il s'est lancé dans le Western spaghetti avec son fameux héros sans nom que l'on surnomme Blondin mais dont tout le monde ignore le nom réel dans Pour une poignée de dollars et sa suite Pour quelques dollars de plus.  Je ne remercierai jamais assez Sergio Leonne de ne pas avoir fait de suite à ce chef d'oeuvre Le Bon La Brute et le Truand, laissant l'intégrité de l'oeuvre qui n'aurait pu être que moins bonne après la fin tragique du personnage de Lee Van Cleef. J'ai déjà eu l'occcasion de louer Saint Eli Wallach, ainsi que Clint Eastwood mais jamais encore je n'avais parlé de Lee Van Cleef, ce dernier m'avait marqué avec son regard d'aigle dans Le Train sifflera trois fois, Le Conquérant, Règlement de compte à OK Corral, et bien entendu était devenu mon chouchou dans un épisode de Zorro la version en noir et blanc, sans compter L'homme qui tua Liberty Valance, La Conquête de l'Ouest, Et pour quelques dollars de plus, Colorado avant de sombrer dans des rôles de séries B alors qu'il se faisait plus âgé. Pourtant c'est bel et bien un acteur de la trempe de Lino Ventura que nous avions alors. L'économie de son jeu, la justesse de ses regards, l'humour qu'il mettait dans un sourire tout était clair net et précis dans son jeu pourquoi dés lors avoir laissé sombrer ce trésor de jeu, je n'ai de cesse de me poser la question, est-ce qu'il ne correspondait pas à l'idéal d'acteurs des années 70 ? Est-ce que ses multiples succès dans de grands westerns le cantonnait à vie à des rôles de pourris dans le grand ouest américain ? Ki lo sa ?  Film culte sans aucun doute sur lequel il y aurait bien des choses à dire sans aucun doute. 
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