samedi 21 juillet 2012

RP COL A.- La Pierre de Lune, Wilkie Collins, Ed. Du Masque, 1868, 2003

Note : Grrrrrrrrr

L'histoire
En 1848, un diamant, volé par un officier anglais en Inde, est transmis en héritage à une jeune fille, Rachel Verinder, le soir de ses 18 ans. Mais le même soir la pierre est dérobée. Une servante l'aurait-elle dérobée ? Un brahmane l'aurait-il récupéré ? Ou est-ce plutôt un des insoupçonnables invités qui se serait approprié ce trésor inestimable ? 

Mon avis
Ce roman est un petit bijou pour quatre raisons distinctes. La première tenant au fait que c'est un des premiers romans policiers en tant que tel jamais écrit (publié en roman feuilleton en 1868 et décrit comme étant un roman à sensation). La seconde étant que ce livre est un condensé de tout ce que la littérature anglaise du XIXème a produit, alliant humour décalé, second degré pur et simple, pragmatisme, complications familiales, esprit de devoir, drame d'amours impossibles, exotisme anglo-indien, magie, suspens, détectives, thé et roses centifolia à foison. La troisième étant le caractère particulier de la galerie de personnages qui pourraient presque sembler réels,  l'explication m'est apparue par la suite lorsque j'appris que Wilkie Collins s'inspira de son addiction aux opiacés pour calmer ses crises de goute. Et la quatrième est que si je n'étais pas holmésophile je jurerais que Conan Doyle s'est inspiré de la description physique du Grand Cuff, inspecteur officiel de l'intrigue, pour créer son Sherlock et établir quelques uns des fondements des traits de caractère du célèbre limier. 
Il est de fait que j'ai eu du mal à me plonger dans ce roman de 573 pages et que j'ai du patienter 59 pages pour commencer à rentrer dans l'intrigue, en effet, ces 59 premières pages est le temps nécessaire à l'exposition des personnages en plus du court prologue. Mais je dois avouer que mes efforts ont été largement récompensés et que par la suite le caractère humoristique des personnages  m'a pris totalement de cours et a fini de me happer corps et âme. J'ai beaucoup aimé le personnage du serviteur nommé Betteredge toujours en train de lire Robinson Crusoë et je retiens son enseignement tiré dudit roman "La crainte du danger est mille et mille fois plus terrible que le danger lui-même lorsque vous l'avez sous les yeux ; et l'anxiété nous est beaucoup plus pénible à supporter que le mal qui nous cause cette anxiété" je ne peux qu'opiner doublement du bonnet à cette énoncé.
L'histoire en elle-même est un peu un grand n'importe quoi qui serait trempé dans un earl grey et dégusté par le plus grand dandy londonien, je m'en suis délectée et suis convaincue d'avoir touché au plus pur style britannique l'espace d'une semaine de cette lecture. 
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